Résumé

L’investisseur qui cherche à investir dans le logement pour étudiant doit se demander si son investissement est financièrement intéressant de manière durable. Pour répondre à cette question, nous confrontons l’offre et la demande de logements pour les étudiants dans les régions universitaires en nous projetant jusqu’à un horizon 2045. Pour le court terme, nous confirmons une situation déjà tendue en particulier pour la région lémanique et celle de Zurich. Pour le long terme en considérant plusieurs projections du nombre d’étudiants pour l’horizon 2045 selon différents scénarios, nous constatons que la pression immobilière semble se maintenir, voire même s’empirer à moins qu’un changement politique radical ne se produise.

Introduction

En Suisse, à chaque rentrée académique, les étudiants peinent à trouver un logement. En eff et, trouver un appartement à prix abordable dans l’une des grandes villes universitaires suisses peut s’avérer très diffi cile. La hausse continue du nombre d’étudiants inscrits et le taux de logement vacant pour les appartements d’une à deux pièces ne dépassant pas les 0,1% expliquent la pénurie de logements pour les étudiants. Le faible niveau du pouvoir d’achat des étudiants confronté à des loyers par m2 pour les petites surfaces élevé, n’encourage pas les bailleurs à attribuer ces logements à des étudiants. Enfin, la ré-urbanisation et l’immigration sont également à prendre en considération comme causes de la pénurie des logements estudiantins.

Le manque d’offre est d’autant plus marqué dans les grandes villes. Sur leurs sites internet, les universités de Genève, Zurich et Lausanne font clairement part de la difficulté à trouver un logement. L’offre est tellement peu développée que cela a parfois mené à des situations extrêmes: à Zurich, des étudiants ont dû être logés temporairement dans des abris de la protection civile, et à Lausanne ils sont allés jusqu’à improviser un campement à Vidy…

Notre objectif est d’évaluer l’offre et la demande ainsi que de comprendre la disparité entre ces deux éléments pour le court et le long-terme. Pour ce faire, nous allons dans un premier temps, détailler les facteurs les plus importants qui conduisent à cette demande explosive. Puis, dans un deuxième temps, nous allons nous intéresser à l’offre existante sur le marché et montrer son insuffisance. La détermination de l’offre future est délicate car elle dépend de projets actuellement en discussion et de décisions politiques non encore annoncées. Nous allons ensuite établir une estimation du nombre d’étudiants ayant besoin d’un logement sur les 30 prochaines années sous l’angle de différents scénarios. Notre horizon porte ainsi jusqu’en 2045 se basant sur les projections de la population publiées en 2014 par l’OFS.