LETTRE INVESTISSEUR

 

par | Mar 8, 2022 | Publications Cronos

Macroéconomie : 

Le mois de février a été particulièrement difficile : sur la première partie du mois, le risque de duration s’est intensifié avec l’accélération des perspectives sur les hausses des taux des différentes banques centrales, tandis que sur la deuxième partie du mois, c’est le risque géopolitique qui a dominé. L’escalade du conflit Russie/Ukraine a en effet accentué les incertitudes des investisseurs, qui craignent un ralentissement économique mondial et une hausse prononcée de l’inflation. En effet, la volatilité a augmenté de manière significative : rien que sur la journée du 24 février (annonce de l’invasion Russe en Ukraine), l’indice de volatilité (VIX) a bondi de 20% et l’indice de la confiance des consommateurs américains a atteint son plus bas niveau de la décennie. Les prix de l’énergie ont également augmenté, de manière significative, ces dernières semaines. Le cours du pétrole, par exemple, est environ 20% au dessus de sa moyenne de janvier. Pour rappel, la Russie représente 13% de la production mondiale de pétrole brut, et 17% de la production du gaz naturel. Les prix agricoles ont également atteint des niveaux faramineux, particulièrement le blé, la Russie et l’Ukraine étant respectivement les deuxième et quatrième exportateurs mondiaux. La flambée de l’inflation est donc en grande partie due à une série de chocs sur l’offre, et non pas à la demande (qui reste d’ailleurs inférieure à son niveau de pré-crise en Europe). Les révisions de prévisions indiquent une période d’inflation plus longue que prévue, ainsi que des problèmes d’approvisionnement plus persistants.
L’inflation induite par l’énergie pourrait également avoir des conséquences importantes sur la croissance économique puisqu’elle agit comme une taxe sur la consommation et un frein à la production. Au niveau des marchés financiers, le risque géopolitique, et l’incertitude qui l’accompagne, a poussé les performances à la baisse, particulièrement pour les financières. Les sanctions européennes, notamment le gel des avoirs de clients Russes et l’exclusion de certaines banques russes du système SWIFT, pèsent lourdement sur ce secteur. Quelle sortie pour cette crise? Des pourparlers sont toujours en cours, et, seule la neutralité ukrainienne pourrait calmer la situation selon la dernière communication du président russe à Emmanuel Macron.