LETTRE INVESTISSEUR

 

par | Mai 5, 2022 | Publications Cronos

Macroéconomie : 

La volatilité persiste sur les marchés. Elle est alimentée, inter alia, par la poursuite du conflit en Ukraine, les fortes pressions inflationnistes ainsi que par les craintes de récession. En Europe, l’indice de confiance des consommateurs est toujours au plus bas et l’économie continue de ralentir. Le taux de croissance s’établit à 0.2% sur le premier trimestre. Plus précisément, l’Espagne et l’Allemagne ont vu leurs économies croître de respectivement 0.3% et 0.2%. La France a connu une stagnation (0%) et l’Italie une baisse (-0,2%), notamment en raison de la hausse des prix du gaz. Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 7.5% en avril, contre 7.4% en mars et 5.9% en février. Il s’agit de son plus haut niveau depuis 1987. Les craintes de stagflation sont toujours plus prononcées.
Aux Etats-Unis, les économistes de Goldman Sachs ont quantifié la probabilité d’une récession d’environ 15% au cours des douze prochains mois, et 35% sur deux ans. En effet, la forte dynamique économique actuelle, notamment grâce au marché de l’emploi et à la bonne situation financière des ménages, limite le risque d’une récession à très court terme. Pour rappel, le PIB a baissé de 0.4% au premier trimestre (contre une progression de 1.7% au trimestre précédent). Le risque principal reste une erreur de politique monétaire de la Fed : si les taux montent trop vite ou trop haut, cela peut augmenter les probabilités d’une récession.
Seule la Suisse sort plus ou moins du lot, avec des perspectives plutôt favorables : le baromètre KOF (indicateur avancé de la santé économique) a augmenté de 2.5 points, et se retrouve au-dessus de sa moyenne à long terme. Ce sont surtout les industries de services (hôtellerie compris) qui ont surperformé, en opposition aux secteurs de production et de construction qui se sont affaiblis. Le taux de chômage (2.5%) et la forte croissance démographique soutiennent également ces perspectives. Cependant, il faut garder un œil sur la hausse des prix, surtout pour l’électricité et le gaz, les denrées alimentaires, et les matériaux de constructions. Enfin, les taux hypothécaires long terme ont de facto augmenté avec les perspectives de hausse des taux.