LETTRE INVESTISSEUR

 

par | Juin 16, 2021 | Publications Cronos

Macroéconomie : 

Durant le mois de mai, les marchés ont connu quelques épisodes de tensions, mais latendance est restée globalement haussière. La volatilité s’est légèrement accélérée enmilieu de mois, pour finalement retomber à son niveau initial. L’attitude des investisseurs montre certains paradoxes sur les marchés. D’un côté, nous trouvons les optimistes motivés, entre autres, par la reprise économique, la croissance des bénéfices des entreprises ainsi que les différents soutiens budgétaire et monétaire.
De l’autre côté, nous retrouvons les réfractaires aux risques dont les anticipations sont notamment alimentées par les craintes d’inflation et la hausse des taux. En effet, la reprise économique est bien enclenchée notamment grâce à l’efficacité et l’accélération des plans de vaccinations ; par exemple, le nombre de vaccins administré en Inde, où la situation était très inquiétante le mois dernier, a atteint 190 millions. Les derniers chiffres des indices PMI (Purchasing Manager’s Index – indice des directeurs des achats) reflètent également cette reprise économique ; particulièrement au niveau des services. En effet, le PMI américain des services a atteint au mois de mai un record historique de 70. En Europe, le PMI des services a également commencé son décollage, passant de 50 à 55, son plus haut niveau depuis trois ans. En revanche, l’expansion du secteur des services de la Chine a ralenti en mai, et l’indice PMI service a baissé de près d’1.5 point, à 55 point. Les chiffres de l’emploi ont également été bien meilleurs qu’espérés : aux Etats-Unis, 978’000 nouveaux emplois ont été annoncés pour le mois de mai, contre 650’000 attendus. Pour rappel, le nombre de nouveaux emplois au mois d’avril était de 218’000.
D’autre part, les craintes d’une surchauffe de l’économie et donc de l’inflation sont présentes, notamment après la publication des chiffres de l’inflation américaine du mois d’avril. En effet, la croissance de l’inflation a surpris à la hausse en avril avec 4.2% annoncé, soit l’accélération la plus rapide depuis 2008. Si nous excluons les prix de l’énergie, l’inflation a augmenté à 3,0%, son plus haut niveau depuis 1996. Les effets de base ont joué un rôle important : en avril 2020, le nombre de confinements était au plus
haut.
En Europe, l’inflation est également en hausse (1.6% en avril et attendu à 2.0% au mois de mai), principalement en raison de l’inflation allemande (2% en avril). Selon un rapport de la Banque Centrale (Bundesbank), l’inflation allemande pourrait atteindre temporairement 4%. Un nombre important d’économistes pensent que l’inflation devrait encore continuer de progresser sur le très court terme et atteindre un pic en juin pour les Etats-Unis, et en fin d’année pour l’Europe. Par contre, ils ne s’attendent généralement pas à une modification significative de la trajectoire prise par les banques centrales.