LETTRE INVESTISSEUR

 

par | Avr 6, 2022 | Publications Cronos

Macroéconomie : 

Dans un contexte géopolitique tendu, l’incertitude des investisseurs et la volatilité des marchés se sont accentuées au courant du mois de mars. L’indice de confiance des consommateurs européens a baissé à son plus bas niveau depuis Mai 2020. Le conflit Russie/Ukraine s’est en effet poursuivi, et, à ce jour, aucune négociation n’a abouti. La Russie exigeait la souveraineté sur les territoires occupés de la Crimée et du Donbass, ainsi qu’un statut neutre pour l’Ukraine. Au total, plus de quatre millions d’Ukrainiens ont fui le pays en cinq semaines, a déclaré l’ONU. Les bombardements se poursuivent dans des endroits où Moscou s’était engagé à réduire ses activités militaires. Lors de sa dernière annonce, Poutine a exigé que dès le 1er avril le paiement du gaz russe se ferait dorénavant uniquement en roubles.
Les prix du gaz et de pétrole ont poursuivi leurs hausses accentuant l’accélération de l’inflation, le risque de récession et donc de stagflation. L’inflation est attendue à 7.3%, son plus haut niveau depuis plus de 40 ans aux Etats-Unis. Nous retrouvons le même
schéma en Europe :
– L’inflation anglaise a atteint 6.2% en février, et la Banque d’Angleterre anticipe un pic d’inflation à 8% durant le deuxième trimestre 2022.
– En Allemagne, l’inflation a atteint 5.1% en février et elle est prévue à 7.3% au mois de mars. Il s’agit de l’accélération la plus importante depuis 1981.
– En Espagne, l’anticipation d’inflation est de 9.8% en mars, au plus haut depuis 1995.
En ce qui concerne les projections de croissance, elles ont quasi toutes été révisées à la baisse. Le KOF a publié ses anticipations de croissance économique pour la Suisse: 2.9% en 2022 et 2.3% en 2023 pour le scénario optimiste, tandis que les taux sont d’1% en 2022 et 0.8% en 2023 pour le scénario pessimiste.
En Allemagne, les révisions de prévisions de croissance pour 2022 ont baissé de près de 50% : de 3.6% à 1.8%. La première cause du ralentissement économique allemand est la dépendance aux énergies fossiles russes. Au niveau agrégé, la Banque Centrale Européenne a réduit de 4.2% à 2.7% ses prévisions pour l’Europe.