LETTRE INVESTISSEUR

 

par | Juin 8, 2023 | Publications Cronos

Macroéconomie : 

Durant le mois de mai, les débats à propos du plafond de la dette entre Démocrates et Républicains ont défrayé la chronique aux Etats-Unis et perturbé les marchés mondiaux. En effet, à l’approche de la date fatidique du 1er juin, date à laquelle les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement, les négociations sur le relèvement du plafond de la dette se sont intensifiées. Mi- janvier, la dette américaine a atteint son maximum, à 31.400 milliards de dollars. Pour rappel, le Congrès a déjà voté pour ce relèvement près de 78 fois depuis les années 60, sans forcément créer d’opposition majeure. Mais cette année, les Républicains, légèrement majoritaires à la Chambre, refusent de donner leur accord et souhaiteraient qu’une hausse de ce plafond soit couplée à une coupe drastique des dépenses fédérales. Ces divergences ont donné lieu à de longues séances de négociations.
Finalement, au moment de la publication de cette lettre (à savoir début juin), un accord a été adopté par la Chambre des représentants et semble, très probablement, obtenir le soutien du Sénat.

Du côté de l’inflation, les chiffres pour avril ont été publiés et montrent un léger rebond de l’IPC global et «core», tous deux en hausse de 0,4% par rapport au mois précédent, soit une hausse de respectivement 4,9% et 5,5% sur 12 mois. C’est la première fois que l’inflation est inférieure à 5% en deux ans. L’inflation est attendue à la baisse sur les prochains mois par le consensus d’analystes. Le marché de l’emploi reste solide et résilient avec des chiffres sur les créations d’emplois nettement supérieurs aux attentes (+278’000 contre 170’000 attendus) et le taux de chômage est toujours à des seuils relativement bas (3,4%).
Au niveau de l’activité économique, des contradictions sont observées : si l’indice PMI manufacturier a baissé à son plus bas niveau depuis 3 ans (44.6 pour un seuil à 50), l’indice des services a atteint un pic (à la hausse) en 13 mois, à 55,1.

Même constat en Europe, où le PMI manufacturier est toujours en dessous de la barre des 50, indiquant une contraction de l’économie, tandis que celui des services est à 55, indiquant une expansion. Les derniers chiffres sur la croissance économique montrent un ralentissement, principalement en Allemagne avec un taux négatif au premier trimestre à -0,3%.
Concernant l’inflation, elle a atteint 7% sur 12 mois en avril, notamment en raison des prix de l’énergie (+3,3%). En Asie, enfin, les marchés ont été déçus par les chiffres macroéconomiques chinois mais positivement surpris par les chiffres japonais. En effet, en Chine, les importations ont baissé de près de 8%, et les investissements immobiliers de 6,2% en 12 mois. D’un autre côté, les investisseurs se sont tournés vers le marché japonais après les publications sur l’inflation : celle-ci a augmenté de 4,1% en un an, soit sa plus importante hausse depuis 1981.
Pouvons-nous néanmoins parier sur la fin de la stagnation de la déflation au Japon ?