LETTRE INVESTISSEUR

 

par | Juin 7, 2022 | Publications Cronos

Macroéconomie : 

Sur la dernière semaine du mois de mai, les investisseurs ont entamé un rallye sur les marchés. Cet optimisme a été soutenu par des données économiques plus favorables mais les perspectives en matière de taux, de récession et de risques géopolitiques restent des plus incertaines. Aux Etats-Unis, le taux de croissance de l’indice des prix des dépenses personnelles de consommation (PCE) a ralenti à 0.2% en avril, contre 0.9% en mars, ce qui indique que l’inflation pourrait avoir atteint un sommet. Sur un rythme annuel, le taux est de 6.3%. L’indice PCE est considéré par plusieurs institutions, dont la Fed, comme étant plus robuste pour mesurer l’inflation. Contrairement à l’indicateur CPI, l’indice PCE prend en compte les données de prix fournies par les entreprises, et le panier de biens et services étudié change régulièrement pour tenir compte des effets de substitution.

D’un autre côté, la croissance de l’activité manufacturière (mesurée par l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management ou ISM) s’est accélérée au mois de mai contrairement aux prévisions. En revanche, les derniers chiffres d’offres d’emploi montrent une diminution importante (-455’000) par rapport au mois précédent. En Europe, l’optimisme est également de mise : l’indice de confiance publié par la Commission Européenne s’est amélioré et a dépassé les attentes. Ce résultat surprend quelque peu puisque les pressions inflationnistes ne cessent de s’accroître. En effet, l’inflation (mesurée cette fois-ci grâce à l’indice CPI) a atteint 8.1% en mai, bien audessus des attentes, contre 7.4% le mois précédent. Désormais, l’inflation est à son plus haut niveau historique depuis le début de l’euro. Cette augmentation est principalement liée à la hausse des prix de l’énergie, mais l’inflation sous-jacente (core) a également augmenté plus que prévu, à 3.8%. C’est surtout en Allemagne que les prix ont bondi, avec une inflation mesurée à 8.7%. Ces niveaux records augmentent la pression sur les politiques monétaires et gouvernementales.